Par Martin Hoegger
Ce tableaux du peintre japonais Soichi Watanabe représente Jésus comme la pierre angulaire, réconciliant Juifs et non-Juifs par sa croix, mais aussi tous les peuples divisés de notre monde.
Pour vivre ensemble et témoigner dans l’unité, nous devons constamment regarder vers le Christ crucifié, pierre angulaire ou clé de voûte.
Mais le Crucifié est aussi le Ressuscité : la couleur jaune exprime la lumière de sa résurrection.
C’est en lui que l’Église, représentée par les pierres, est édifiée. Le vert qui entoure l’édifice symbolise l’Esprit Saint qui porte l’Église, demeure de Dieu, corps du Christ, maison de l’Esprit.
Le Christ crucifié et ressuscité est la « pierre angulaire » (2,20). La référence à Jésus est donc essentielle à l’unité et à la croissance de l’Église à travers la mission et l’évangélisation. Si elle n’est pas constamment et fermement attachée à Jésus-Christ, l’Église cessera de croître, se développera de manière désordonnée, voire se désintégrera.
Cet tableau est une méditation sur ce grand texte de la lettre aux Éphésiens. Par la croix, le Christ a apporté l’unité entre Juifs et non-Juifs et les a rassemblés en un seul corps. Nous devons toujours revenir à ce texte fondamental.
« Mais maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui étiez autrefois éloignés, vous avez été rapprochés par le sang du Christ. Car il est notre paix ; dans sa chair, il a fait des deux groupes un seul et a abattu le mur de séparation, c’est-à-dire l’hostilité entre nous. Dans sa chair, il a aboli la loi avec ses commandements et ses règlements, afin de créer en lui-même un seul homme nouveau à partir des deux, établissant ainsi la paix, et il a réconcilié les deux avec Dieu par la croix, tuant ainsi l’hostilité par elle. (Éphésiens 2,13-16)
Une grande hostilité régnait entre les Juifs et les païens. Le mur de séparation du temple de Jérusalem en était le symbole : un païen n’avait pas le droit d’y entrer sous peine de mort. Il devait rester dans le parvis païen.
Jésus a détruit cette inimitié : il nous réconcilie avec Dieu et entre nous. Il détruit le mur de séparation, l’aliénation et la haine. Il crée une nouvelle société réconciliée.
Il crée un « homme nouveau » qui représente la communauté chrétienne. Cette nouvelle humanité caractérisée par la communion entre Juifs et païens se réalise et se développe à travers l’union personnelle avec le Christ. En lui, Juifs et païens forment un « seul Homme Nouveau ».
Une réalité qui, aujourd’hui, a pris une nouvelle dimension avec l’essor sans précédent des Juifs qui reconnaissent Jésus comme leur Messie. Comment les accueillons-nous dans l’Église ? Comment vivons-nous l’appel de Paul aux Juifs et aux non-Juifs à « s’accueillir les uns les autres, comme le Christ nous a accueillis, pour la gloire de Dieu » (Rm 15,20) ?
Cette nouvelle unité par et en Christ ne se limite pas à combler le fossé entre Juifs et païens. Ailleurs, Paul l’applique à toutes les autres divisions sociales (Col 3, 11 ; Gal 3, 28).
Soichi Watanabe, que je connais personnellement, m’avait envoyé une photo de son œuvre après avoir reçu les différents comptes rendus de ma participation à la semaine de prière pour l’unité des chrétiens à Jérusalem en janvier 2016. [1]
Cela s’inscrivait dans le cadre des « Montées de Jérusalem », un mouvement qui, pendant 40 ans, s’est rendu chaque année à Jérusalem pour rencontrer des chrétiens de toutes les Églises, ainsi que des juifs qui croient en Jésus. Cette année, nous avons prié avec les uns et les autres. Et à une occasion, tous ensemble !
Il m’a dit à quel point il était heureux : ce que nous avons vécu correspondait à ce qu’il voulait exprimer dans ce tableau, inspiré d’une méditation sur ce texte de la lettre aux Éphésiens.
Quelle joie d’avoir pu prier ensemble et de vivre un peu cette réalité de « l’homme nouveau » et du Corps du Christ !
Un seul est capable de « détruire le mur de séparation », de « tuer la haine » et de nous permettre de nous rencontrer véritablement : Jésus ressuscité qui se glisse parmi nous si nous sommes prêts à vivre sa croix, en renonçant à nous-mêmes.
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