Par Martin Hoegger
Le 18 octobre 2025, à Jérusalem, j’ai participé pour la première fois, avec mes amis Daniel Fatzer et Dimitri Thomas, au culte de la communauté Ahavat Yeshua (Amour de Jésus en hébreu). Située dans le grand centre du CLAL, rue de Jaffa, elle se réunit chaque jour de shabbat pour célébrer le culte en hébreu.
L’assemblée est intergénérationnelle et cosmopolite ; elle rassemble de nombreuses jeunes familles avec enfants, des étudiants, des adultes plus mûrs et des personnes âgées. Pour les visiteurs étrangers, une traduction simultanée en anglais permet de suivre la célébration.
Dès les premiers chants, l’atmosphère est vibrante. La musique, rythmée et joyeuse, est servie par un groupe talentueux. Le volume sonore soutenu rappelle les rassemblements pentecôtistes : la louange est libre, expressive, et toute la salle résonne de ferveur. La prière communautaire n’a rien de liturgique : chacun peut intervenir pour intercéder, bénir, remercier.
Un culte vibrant et intergénérationnel
Après une brève introduction du pasteur Asher Intrater, trois temps de prière ont marqué la rencontre.
D’abord plusieurs membres ont remercié Dieu pour la libération des otages retenus dans les tunnels de Gaza, au début de la semaine et ont intercédé pour eux.
Puis, la communauté a entouré un jeune couple sur le point de se marier. Plusieurs prières ont grâce pour leur histoire, demandant la protection sur leur alliance et la force d’affronter les choix difficiles. Chaque mot respirait la conviction que Dieu marche devant eux sur ce chemin nouveau.
La communauté a aussi prié pour un enfant nouveau-né et ses parents pour qu’il grandisse dans la paix et la lumière, sous le regard de Dieu, et que ses parents soient fortifiés dans la foi et la tendresse.
Ce verset des Proverbes servait de fil conducteur : « L’être humain élabore des plans, le Seigneur en dirige la réalisation.» (Pr 16,9).
Cette prière, à la fois simple et profonde, affirmait que Dieu a un plan pour cette famille et qu’il en fera une bénédiction pour les autres.
« Plus haut et plus en dedans »
La prédication, donnée par un des responsables, Jonathan Moore, portait un titre inspirant : « Plus haut et plus en dedans ». Elle développait l’image biblique du Saint des saints, ce lieu très saint du Temple où résidait la présence de Dieu.
Jonathan expliqua, notamment aux enfants, le sens du Temple et de ses espaces successifs – le parvis, le lieu saint, puis le Saint des saints – symboles d’un chemin de proximité progressive avec Dieu. Il rappela que, depuis la Genèse, le désir de Dieu est d’habiter au milieu de son peuple : du Tabernacle construit par Bessalel, à la demeure fixe du Temple, jusqu’à la Pentecôte où l’Esprit est répandu sur tous les croyants.
Le message central était limpide : nous sommes le Temple du Saint-Esprit. Chacun porte en lui un sanctuaire intérieur où Dieu veut résider. Le but de la vie spirituelle est d’entrer dans cette intimité.
Jonathan cita C. S. Lewis : « Toujours plus haut, toujours plus en dedans », une expression résumant bien le chemin spirituel. Même après avoir reçu l’Esprit, il y a toujours plus à découvrir : plus de profondeur, plus d’amour, plus de présence.
À mesure que l’on s’approche de Dieu, expliqua-t-il, le bruit s’efface, le silence s’installe, la paix grandit. Le croyant apprend à vivre dans le respect et la sainteté, à l’image du grand prêtre entrant dans le Saint des saints avec crainte et révérence. Cette foi respectueuse n’exclut pas la joie : elle en est la racine la plus vraie.
Consacrer nos lieux et nos vies à Dieu
La prédication se fit ensuite concrète. Jonathan évoqua la consécration des lieux : comme dans le Deutéronome, où Dieu demande de détruire les lieux d’idolâtrie et d’établir un espace pour son Nom, il invita chacun à dédier des espaces à Dieu — un coin de chambre, une maison, une communauté entière.
Il partagea son rêve d’un foyer stable pour Ahavat Yeshua. Le lieu actuel, bien que pratique, n’est pas vraiment une maison spirituelle, et il devra être quitté dans quelques années lors de la reconstruction du centre CLAL. D’où son appel à prier sérieusement pour trouver une demeure permanente.
La rencontre s’est achevée par une prière de consécration. Toute la communauté s’est levée pour « faire de la place » dans le cœur, ôter ce qui encombre, demander la présence de Dieu. Chacun offrait sa maison, sa vie, son être intérieur pour devenir un sanctuaire vivant.
Un appel à la profondeur et à la joie
Ce culte à Ahavat Yeshua m’a laissé une belle impression : celle d’une communauté jeune, unie, ancrée dans la prière et animée d’une soif de Dieu sincère.
Le message qui en ressort est clair : il y a toujours davantage à découvrir dans la marche avec Dieu — plus de profondeur, plus d’amour, plus de vie.
C’est ce chemin que la communauté veut poursuivre : monter plus haut, entrer plus en dedans, et faire de chaque cœur, de chaque maison et de chaque communauté, une demeure pour la présence du Dieu vivant.



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